Couleurs

Histoire et Patrimoine

Marnay et son histoire…

A l’époque gauloise, les premiers occupants de la région furent les Séquanes, qui peuplaient les pays situés à l’est de la Saône.

A partir de 52 avant notre ère, le pays des séquanes passe sous la domination romaine.

Marnay, dans la vallée de l’Ognon, est située sur la route des invasions. Une statuette en bronze, représentant un taureau à trois cornes, statuette de culte (époque romaine), attribuée au 1er siècle avant J.C, est découverte au XVIIIè siècle par un cultivateur d’un village voisin, Avrigney.

Au commencement du Vè siècle, devant Ruffey, l’évêque de Besançon, Antide est victime des vandales à proximité de Marnay, à la rencontre desquels il s’était porté.

Les Burgondes assoient, aux Vè – VIè siècles, leur domination sur la région. La Vallée de l’Ognon constitue la limite septentrionale (nord) de leur progression.
Ces derniers subissent à leur tour, aux IXè et Xè siècles, les migrations des Normands puis des Hongrois.

De Marnay-La-Ville à Marnay-Le-Chateau

Un premier centre de peuplement se constitue à la limite des plateaux qui bordent la rive droite de l’Ognon. Il donne naissance à Marnay-la Ville.
Puis, vers la fin du Xè siècle, afin d’assurer leur sécurité, les habitants se réfugient sur les hauteurs où les familles les plus puissantes bâtissent des châteaux au pied desquels ils blottissent leurs habitations. C’est le début de l’époque féodale.
Le château de Marnay apparaît alors sur l’éperon qui barre le cours de la rivière et les maisons qui s’édifient à ses pieds donnent naissance à Marnay-le-Château ou Marnay-le-Bourg.

Sous la suzeraineté des Chalon

Le château devient la résidence de la branche cadette des comtes de Bourgogne, les Chalon.
Au pied du château, la nouvelle agglomération se développe rapidement. Avant le milieu du XIIè siècle, elle possède sa propre église placée sous le retable de Saint Symphorien.

Béatrice de Chalon, fille d’Étienne II comte d’Auxerre et de Chalon, porte en 1210 le titre de dame de Marnay. Elle épouse vers 1215 Simon de Joinville, sénéchal de Champagne. De cet union naît Jean de Joinville, l’ami fidèle et l’historien de Saint Louis.

La charte d’affranchissement, octroyée aux habitants en 1354 par Jean de Chalon-Arlay, permet aux habitants de s’administrer eux-mêmes et d’édifier des remparts. Le bourg s’entoure donc d’une double ceinture de murailles entre lesquelles sont aménagés des jardins.

Après les Joinville, toujours sous la suzeraineté des Chalon, se succèdent à la tête de la seigneurerie de Marnay, en 1361, les Montbéliard puis, en 1397, les Neufchatel.

Dès le XIVè siècle, Marnay possède une halle aux draps et attire les marchands à ses foires périodiques.
Tanneries, scieries, huileries et moulins s’implantent le long des rives de l’Ognon.

Le vieux château
Le château de Marnay, Aujoud’hui

La mort du Duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, devant Nancy en 1477, incite son principal rival, le roi de France, Louis XI, à tenter de faire main basse sur la Franche-Comté. Les français, qui se sont déjà rendus maîtres d’une grande partie du pays, sous le commandement du sire de Craon, attaquent et brûlent Marnay. Ils la ravageront de nouveau en 1479, en boutant hors de la ville les bourguignons qui s’y étaient réinstallés.

Le passage de la province, à la suite du mariage de Marie de Bourgogne et avec Maximilien d’Autriche, dans les possessions des Habsbourg d’Autriche, inaugure une période de paix et de prospérité.
Cette période faste favorise la reconstruction de la province après les destructions qui ont suivi la tentative d’annexion par les troupes françaises. Reconstructions qui vont être influencées par le style de la Renaissance qui s’impose à cette époque.

Salle Gorrevod au Château de Marnay

La famille de Gorrevod

En 1512, Laurent de Gorrevod, comte de Pont de Vaux, gouverneur de la Bresse, acquiert de Ferdinand de Neufchatel la terre et seigneurie de Marnay. Laurent de Gorrevod est attaché au service de Marguerite d’Autriche, tante de Charles Quint, régente et gouvernante des pays bas et de la Comté. Il suivra des travaux de l’abbatiale de Broux, que Marguerite d’Autriche à décidé de faire construire pour abriter le tombeau de son mari défunt.

Laurent de Gorrevod entreprend de nouveaux travaux au château de Marnay où il restaure le logis seigneurial et remanie la chapelle.

C’est aussi à cette époque qu’Anselme de Santans, capitaine au service du Duc de Savoie, fait édifier l’hôtel particulier qui portera son nom et qui est aujourd’hui l’Hôtel de Ville de Marnay. Suite à la démission de Charles Quint en 1555, la Comté passe sous la suzeraineté des Habsbourg d’Espagne.
En 1569, Charles-Emmanuel de Gorrevod, duc de Pont de Vaux, devient seigneur de Marnay.

En 1595, deux aventuriers lorrains, Tremblecourt et d’Haussonville, à la solde d’Henri IV, envahissent et saccagent la Comté. Au cours des quatre premiers mois de l’année, le bourg et le châteu de Marnay sont pris et repris quatre fois. Mais la tentative d’Henri IV reste sans suite.

En 1602, la terre de Marnay est érigée en marquistat en faveur de Charles-Emmanuel de Gorrevod. Le conseiller favori de l’Archiduc Albert, puis de sa femme, l’infante Isabelle, est en même temps bailli d’Amont et chevalier d’honneur du parlement de Dole.

De 1602 à 1617, le seigneur de Marnay agrandit la château dont il embellit l’intérieur. Charles-Emmanuel de Gorrevod épouse en 1621 Isabelle de Bourgogne. Avant de mourir en 1625, il lègue sa grange de Marnay aux Carmes pour y établir un couvent. Les Carmes ne pourront en prendre possession qu’en 1678.
Isabelle continue de résider au château de Marnay, ainsi qu’à Besançon, où son fils cadet Charles-Emmanuel à choisi de faire carrière dans les ordres.

Elle se trouve à Besançon en 1637 lorsque la France envoie dans la Comté des troupes à la solde de louis XIII et de son ministre Richelieu, en guerre contre les Habsbourg. Ces troupes, sous les ordres de Bernard de Saxe-Weimar, pénètrent dans la province et viennent assiéger Marnay où les habitants se sont réfugiés dans la cour du château.

Surpris par la résistance des habitants, les troupes de Saxe-Weimar décident d’incendier le bourg. Pendant l’incendie, un tableau de la Vierge qui se trouvait dans la chapelle de l’hôpital, au niveau des remparts, à proximité de la porte basse du bourg, est retrouvé au pied de la muraille du château.

Ce prodige inquiétant les assaillants, ceux-ci lèvent le siège le lendemain et vont continuer plus loin leurs dévastations.

Au XVIIè siècle (1658 à 1660) ont lieu de mémorables procès de sorcellerie impliquant des femmes originaires de Marnay.

Louis XIV en 1674 parvient enfin à conquérir la province qui sera rattachée au royaume de France quatre ans plus tard au traité de Nimègue.

L’ancien couvent, Aujourd’hui écoles Maternelle – Primaire et Pôle Culturel

Marnay Français

Isabelle de Gorrevod meurt en 1676. Son fils Eugène, installé dans ses terres de Bresse, meurt en 1681 sans postérité. La succession des Gorrevod passe aux mains de la famille de Bauffremont qui sera la dernière famille seigneuriale de Marnay.

A partir de 1678 (Traité de Nimègue), Marnay vit au rythme des événements nationaux, dont les répercussions sont plus ou moins sensibles sur la vie locale : succession de périodes d’espoir, de crises, et de guerres.

La famille de Bauffremont de la terre de Marnay jusqu’à la Révolution où les biens de la noblesse sont vendus comme bien nationaux :

  • Le château de Marnay, l’hôtel de Santans et le couvent des Carmes passent entre les mains de particuliers.
  • Le couvent des Carmes est transformé en séminaire en 1824.
  • La ligne PLM Besançon-Gray est ouverte en 1878 et la ligne CFV Gy-Marnay en 1894.
  • Le quartier de la gare commence à se développer.
  • Le séminaire ferme en 1903.

La guerre de 1914-1918 à eu de douloureuses répercussions à Marnay. Le séminaire est converti en hôpital militaire. Et le bourg perdu au combat 30 de ses ressortissants (sur une population de 808 habitants en 1911).

Dans l’entre-deux-guerres le nombre des agriculteurs diminue tandis qu’augmente le nombre des artisans.

Marnay s’étend hors de ses murs. Le centre de dépeuple au profit du quartier de Beauregard.

Vendu par ses propriétaires en 1873, l’Hôtel de Santans abritera la gendarmerie de 1873 à 1976. Les bâtiments du séminaire, après avoir servi d’hôpital militaire, abriteront ensuite les écoles maternelle et primaire, avant se de transformer en collège.

Le déviation du CD 67 en 1977 donne aux commerçants l’occasion de se réorganiser. C’est à cette date que naît la Fête de l’Escargot.

L’ancien couvent transformé en hôpital

Les armes du bourg sont « de sable et de soleil d’or ». Elles sont visibles à l’église, sculptées à la voûte de la nef ainsi qu’à la voute du chœur, et dans la table de communion. Elle s’accompagne de la devise « je luis pour tous ».

Une intéressante coutume vient à la mi-carême mobiliser chaque année la population de Marnay. Elle se nomme « Le Picré ». Selon la tradition, à l’occasion de cette journée qui clôt la série des fêtes de carnaval, les jeunes mariés de l’année précédente étaient tenus de donner à piquer (manger grain à grain) des pois fris aux filles et garçons du village qui venaient leur rendre visite (d’où dimanche des Piquerés ou des Épicrés ou du Picré). La manifestation consiste aujourd’hui en un défilé dans les rues du bourg, défilé qui transporte un mannequin personnifiant Carnaval. Arrivé au Paquey, sa majesté Carnaval est hissée au sommet d’un bûché, lequel est constitué de matériaux choisis pour faire de hautes flammes, mais aussi des ustensiles les plus variés.

Le mannequin est censé être chargé de tous les péchés de la collectivité, et c’est pour cette raison qu’il est conduit en cortège, au bûcher. L’idée est qu’en détruisant l’image, on détruit le mal représenté par elle. Il est aussi admis que le  » mannequin exécuté représente l’Hiver, ou la période de froid, qui faut tuer pour que le printemps renaisse « .

L’allumage du bûcher est confié aux « derniers mariés » (représentant symboliquement tous les mariés de l’année). Ce geste signifie la volonté de donner plus de vigueur aux « feux de l’amour » ou plus généralement d’éloigner les puissances malfaisantes susceptibles de contrarier la fécondité des nouveaux foyers. Ce bûcher est appelé Marnay la faulère (ou folère) que l’on s’accorde à traduire par « feu de joie ».

Document à télécharger

Plus d’informations

Retrouvez plus d’informations sur le site de l’Office de Tourisme du Val Marnaysien.

Aller sur le site